Édition du mercredi 11 avril 2007
Sécheresse: situation améliorée mais la vigilance reste nécessaire
La situation s'est améliorée sur le front de la sécheresse en France grâce aux pluies tombées en mars, mais le gouvernement appelle à la vigilance, craignant un printemps chaud.
Le ministère de l'Ecologie qui craignait fin février une nouvelle sécheresse importante pour l'été 2007 comme en 2005, envisage désormais l'avenir avec un peu plus de sérénité. «Depuis le 1er mars 2007, nous avons connu une période relativement pluvieuse, et la situation s'est globalement améliorée», a déclaré Jean-Louis Bésème, président du Comité sécheresse. «Nous sommes dans une situation plus favorable qu'à la même période en 2005, mais il reste des secteurs critiques», a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion de ce Comité.
Il faut rester «vigilant», a mis en garde la ministre de l'Ecologie, Nelly Olin. Surtout «si les températures des prochains mois devaient être supérieures à la normale», comme le prévoit Météo France pour le trimestre avril-mai-juin, a-t-elle ajouté.
Le manque de pluie reste préoccupant «au sud d'une ligne Lyon-Biarritz, sur la partie orientale des Pyrénées, la vallée de la Garonne, le littoral Provence Côte d'Azur, le pourtour de la Corse et la région lyonnaise», a détaillé Jean-Louis Bésème. La situation est tendue à l'est de la chaîne pyrénéenne, sur l'Ariège, et à l'amont de la Garonne où les débits des cours d'eau demeurent faibles. Dans le bassin Adour-Garonne, l'équilibre entre les besoins en eau et les ressources est «critique», a-t-il souligné.
Le Préfet coordonnateur du bassin Adour-Garonne a ainsi réuni les professionnels agricoles de la région le 19 mars afin de les inciter à tenir compte de la situation hydrologique dans le choix de leurs cultures. Mais le monde agricole a déjà consenti un important effort pour réduire les surfaces de cultures fortement consommatrices d'eau comme le maïs, dont les surfaces ont été réduites de 20%. «On arrive maintenant à un palier, on ne pourra pas réduire de 20% tous les ans les surfaces cultivées en maïs», a commenté M. Bésème.
Par ailleurs, le niveau des grandes nappes d'eau souterraines, comme celles de Champigny pour le bassin parisien, reste anormalement bas. «C'est le résultat de trois ou quatre années de sécheresse successives», a expliqué M. Bésème. Ces nappes phréatiques se rechargent sur plusieurs années, surtout entre octobre et mars, quand les pluies sont plus efficaces car elles peuvent s'infiltrer plus facilement dans la terre, la végétation étant au repos et l'évaporation moindre qu'en été.
Selon un bilan de la saison hydrologique présenté par Météo France sur son site internet, «le déficit pluviométrique constaté aujourdhui sur certaines régions peut devenir problématique au cours des prochains mois, notamment en cas dabsence de pluie» (voir premier lien ci-dessous).
Au delà de la gestion d'une éventuelle situation de crise, la répétition des périodes de sécheresse depuis 2003 oblige à réfléchir aux moyens de rétablir durablement l'équilibre entre l'offre et la demande en eau, dans la perspective d'un réchauffement climatique. «Cela fait quatre ou cinq ans que nous subissons des périodes de sécheresse, il faut s'interroger sur la place des cultures les plus consommatrices d'eau», a indiqué M. Bésème. L'appui de la recherche agronomique pour trouver des solutions sera indispensable, a estimé Nelly Olin. Les conclusions du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), pour qui la hausse de 1,8 à 4 degrés des températures moyennes d'ici 2100 s'accompagnera de sécheresses et de canicules (voir deuxième lien ci-dessous), «sont assez inquiétantes», a-t-elle commenté.c=http://www.updatebnr.com/
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